Sophie de MIJOLLA-MELLOR

« Les interactions de la psychanalyse »

Le mardi de 12h00 à 13h30

Approche psychanalytique de la violence individuelle et collective Le séminaire est d’abord un séminaire méthodologique qui repose sur la notion « d’interactions » de la psychanalyse et privilégie, en l’occurrence, la question politique et sociale. On y travaillera directement les thèmes des mémoires choisis par les étudiants du parcours. Par ailleurs, l’argument théorique mis au travail est le suivant : Donner la mort est aussi métaphysiquement impensable que donner la vie. Dans les deux cas, l’individu dans ses modestes limites se hausse au niveau d’un processus biologique qui lui échappe et auquel il est lui-même soumis comme le maillon d’une chaîne dont il ne connaîtra jamais ni l’origine ni la fin. La psychanalyse non seulement a reconnu au meurtre – c’est-à-dire à la conscience, préalable, immédiate ou différée, de tuer son semblable – une place fondatrice pour la psychè, mais elle a également apporté son concours à la criminologie pour la compréhension des motivations de l’acte homicide. Parallèlement, le fait d’avoir été contemporain de la guerre 13 de 14-18, l’une des plus traumatisantes sur le plan humain et culturel, a conduit Freud à réfléchir sur la signification humaine de la mort donnée et acceptée en temps de guerre. (1915 b Avril). Dans une autre dimension, nombreux sont les psychanalystes depuis 1945 qui ont tenté de penser le phénomène génocidaire et d’inscrire au cœur même de leur approche théorique la rupture opérée par l’Holocauste. Nous suivrons comme fil conducteur l’idée que la mort « donnée », comme d’ailleurs la mort « choisie », est une manière de tenter de se placer au-dessus de l’inacceptable de la finitude, dans la position de toute puissance qui cesse d’en faire un destin imposé à l’improviste, venu d’ailleurs. Mais, comme on ne peut supprimer les mystères, c’est alors l’acte homicide lui-même qui se trouve empreint de l’interrogation initiale.

• Contact : s.mijollamellor gmail.com